Des doctorats prestigieux en collaboration avec l’EMBL, l’EMFL et l’IRAM : portraits des lauréats !
Formation, Recherche
le 3 avril 2025
L'Université Grenoble Alpes (UGA), partenaire historique des grandes infrastructures de recherche de son territoire, intensifie ses collaborations scientifiques grâce au projet GATES (Grenoble ATtractiveness and ExcellenceS). Ce programme ambitieux vise à développer des projets de recherche d'excellence et à renforcer l'attractivité de Grenoble en tant que pôle scientifique d'envergure internationale.
Dans ce cadre, l'UGA prévoit d'encadrer plus de 10 thèses en co-direction avec l'EMBL (European Molecular Biology Laboratory), 5 avec l'EMFL (European Magnetic Field Laboratory) et 8 avec l'IRAM (Institut de Radioastronomie Millimétrique) d'ici 2032. Déjà, 5 contrats doctoraux ont été lancés suite à deux appels à projets IRGA (Initiatives de Recherche à Grenoble Alpes). Découvrez le portrait des lauréats !
Un tremplin pour la recherche et l'innovation
Les thèses co-dirigées dans le cadre de GATES offrent aux doctorants des opportunités uniques : double encadrement scientifique, accès à des infrastructures de pointe et forte visibilité internationale. Ce programme renforce l'excellence scientifique de l'UGA et sa place au sein des grands réseaux de recherche mondiaux.Portraits des doctorantes et doctorants lauréats
Découvrez les parcours et motivations des 5 premiers doctorants ayant intégré ces collaborations prestigieuses, ainsi que les thématiques de recherche qui façonneront les découvertes de demain.Il a obtenu une licence en biochimie à l’université de Bristol, avant d’effectuer un stage d’été au sein du laboratoire Guettler à l’Institut de recherche sur le cancer (ICR). Il a ensuite poursuivi un Master of Research (MRes) en biologie structurale à l’Imperial College London, réalisant son travail de thèse au Francis Crick Institute, où il s'est spécialisé en cristallographie à rayons X.
Débuté en octobre 2023, son projet porte sur l'exploration de la pharmacopotentialité de l'enzyme Poly-Adénosine Polymérase (PAP), une cible potentielle pour de nouvelles thérapies anti-infectieuses. La PAP joue un rôle crucial dans la maturation de l'ARN messager (ARNm), un mécanisme par lequel l'information contenue dans l'ADN est transcrite en un ensemble d'instructions via les ARNm pour que les cellules fabriquent des protéines, et qui constitue un processus clé pour la survie des agents pathogènes. Plus précisément, Il vise à développer des inhibiteurs de la PAP chez Plasmodium falciparum, le parasite responsable du paludisme, en criblant des composés à l'aide de pipelines de cristallographie aux rayons X à haut débit, et en validant les résultats obtenus à l'aide de techniques biophysiques complémentaires, d'essais cellulaires et de modèles d'infection in vivo. Ces études pourraient déboucher sur la mise au point de nouveaux agents thérapeutiques contre toute une série de maladies infectieuses.
Le projet combine l'expertise du groupe de recherche d’Andrés Palencia directeur de recherche INSERM à l'Institut pour l’Avancée des Biosciences (IAB - CNRS / INSERM / UGA) dans l'exploration de nouvelles cibles médicamenteuses et la caractérisation des mécanismes d'action des composés, avec des technologies avancées à haut débit pour le criblage de ligands basé sur la cristallographie des rayons X, développées par l'équipe de José Marquez chef d’équipe à l’EMBL.
Il a obtenu un master à l’Université Palacky d’Olomouc avant de rejoindre le LNCMI en tant que stagiaire en 2019. Cette première expérience en immersion dans un environnement de recherche d’excellence l’a convaincu de poursuivre un doctorat en co-tutelle entre Grenoble et Prague.
Débuté en octobre 2023, son projet de recherche se concentre sur les nouveaux matériaux magnétiques en couches avec un échange antiferromagnétique. Les propriétés optiques et magnétiques des matériaux antiferromagnétiques 2D restent en grande partie inconnues. L'étude et la compréhension de ces propriétés sont possibles grâce aux techniques avancées de spectroscopie magnéto-IR/THz, de spectroscopie de magnéto-Raman, d'ellipsométrie spectroscopique et d'effet Kerr magnéto-optique spectroscopique. À la recherche d'excitations optiques sensibles à l'ordonnancement magnétique de l'échantillon, nous utilisons des températures basses jusqu'à 4,2 K et un champ magnétique externe puissant jusqu'à 37 T, qui sont des conditions réalisables au LNCMI Grenoble. Cette recherche motivée par la curiosité alimentera, il l'espère, l'intérêt pour ces matériaux dans des domaines plus appliqués.
Il est co-encadré par Milan Orlita, chargé de recherche au LNCMI Grenoble, et Martin Veis, co-directeur à l’Institut de Physique de l’Université Charles de Prague.
Il a obtenu sa licence en 2020 et un master en recherche translationnelle en biomédecine en 2022, à l'Université Démocrite de Thrace (DUTH) en Grèce. Il a étudié les nucléoporines du complexe Y de la drosophile dans le contexte du cycle cellulaire et a également mis en place et géré la plateforme dédiée à l'expression de cellules d'insectes de la DUTH en tant qu'assistant de recherche.
Débuté en octobre 2023, son travail de recherche porte sur les trypanosomes qui appartiennent à un groupe de parasites unicellulaires responsables de maladies tropicales négligées telles que la maladie du sommeil, la maladie de Chagas et la maladie de Nagana. Les possibilités de traitement de ces maladies sont limitées, en particulier pour les formes chroniques lorsque le parasite a pénétré dans le cerveau. Le projet EvoDrugTryps vise à déterminer si le ‘complexe de liaison de la coiffe’ (CBC) de Trypanosoma brucei pourrait servir de potentielle cible médicamenteuse. Ce complexe est essentiel pour le traitement de l'ARN messager dans le parasite ; un processus par lequel l'ADN est transcrit en un ensemble d'instructions pour que les cellules produisent des protéines. Le groupe d'Eva Kowalinski a récemment obtenu la structure tridimensionnelle du CBC trypanosomal, révélant des différences significatives entre le complexe humain et le complexe trypanosomatidien. Les groupes d'Eva Kowalinski (EMBL) et de Darren Hart (IBS) coopèrent actuellement pour développer des inhibiteurs afin de perturber le fonctionnement du complexe du trypanosome sans affecter l'homologue humain.
Il est co-encadré par Eva Kowalinski, directrice de recherche, EMBL Grenoble et Darren Hart, directeur de recherche CNRS, Institute de Biologie Structurale (IBS) Grenoble.
Après avoir obtenu son BAC Scientifique en Science de l’Ingénieur en 2018, elle a fait deux années de CPGE en spécialité Physique et Chimie à la Réunion. Elle a continué en L3 de Physique Fondamentale à l’Université de Claude Bernard à Lyon et a obtenu un Master de Cosmologie à l’Université de Lyon, avec en première année un stage de recherche de 4 mois en physique expérimentale et en deuxième année un stage de recherche de 6 mois en Astrophysique et Cosmologie, à l’IPAG.
Débuté en novembre 2023, son projet de thèse se concentre sur l’étude des propriétés d’émission de galaxies à haut redshift dans le domaine millimétrique des ondes radios à très haute fréquence, grâce à la présence de poussières froides dans leur milieu interstellaire. En particulier, elle étudie un échantillon de galaxies observées à 1.2 et 2mm avec la caméra NIKA2 avec le Télescope de 30 mètres, grand instrument de l’IRAM situé à Grenade, en Espagne. Son principal but est de mettre en évidence de leur contribution au CIB (Fond Diffus Infrarouge - Cosmic Infrared Background) grâce au phénomène de lentillage gravitationnel fort induit par des amas de galaxies très massifs en avant plan. Ce travail s’appuie notamment sur des simulations d’une certaine région de l’espace à laquelle on applique différents modèles de lentillage fort pour avoir une approche statistique de ce phénomène. Enfin, en parallèle, elle participe aux campagnes d’observations scientifiques pour l’IRAM avec le Télescope de 30 mètres ainsi qu’à la caractérisation des performances de la nouvelle version de la camera NIKA2, dont l’upgrade aura lieu courant mars 2025.
Elle est co-encadrée par François-Xavier Désert, astronome IPAG et Stefano Berta, astronome IRAM.
Il a obtenu une licence en sciences biomédicales à l’Université de Warwick au Royaume-Uni, avec un projet portant sur l’étude computationnelle de la structure du transporteur Tat. Il a ensuite passé un an dans le laboratoire de Stephen Royle (Warwick) pour un master afin d’étudier des sous-types de nanovésicules intracellulaires (INV) avec des techniques de biologie cellulaire.
Après une lésion cérébrale, les nerfs peuvent être sectionnés et doivent repousser pour trouver leurs cibles. Le processus de guidage (direction de croissance par exemple) de ces nerfs a longuement été étudié au cours du développement précoce, mais très peu chez l’adulte. Débuté en octobre 2024, son projet se concentre sur le cerveau adulte en étudiant le rôle d’un couple particulier de protéines : les Slits (qui sont les ligands) et Robo, leurs récepteurs exprimés à l’extrémité des axones en croissance. Son travail à l’EMBL se concentre sur la génération de diverses formes de la protéine Slit en complexe avec différents récepteurs, en utilisant des méthodes de cryo-microscopie électronique ou de cristallographie aux rayons X. En parallèle, il teste le rôle fonctionnel de ces protéines à l’Institut des Neurosciences de Grenoble (GIN) en examinant leur activité lors de la régénération des nerfs de souris. Ses recherches ont a pour objectif d’aboutir à une compréhension moléculaire du fonctionnement des protéines Slit, afin d’améliorer notre capacité à développer des thérapies pour la réparation du système nerveux après une blessure.
Il est co-encadré par Andrew McCarthy, chef d’équipe (EMBL) et Homaira Nawabi, directrice chargée de recherche (GIN).
L'EMBL, un leader européen en biologie moléculaire
L'EMBL est le laboratoire européen pour les sciences de la vie. Il assure la direction et la coordination des sciences de la vie à travers l'Europe, et sa recherche fondamentale de classe mondiale vise à trouver des solutions collaboratives et interdisciplinaires à certains des plus grands défis de la société. Il forme des étudiants et des scientifiques, favorise le développement de nouvelles technologies et méthodes dans le domaine des sciences de la vie et offre une infrastructure de recherche de pointe pour un large éventail de services expérimentaux et de données. L'EMBL est une organisation intergouvernementale qui compte 29 États membres, un membre associé et un membre potentiel. Sur ses six sites à Barcelone, Grenoble, Hambourg, Heidelberg, Hinxton près de Cambridge et Rome, il cherche à mieux comprendre la vie dans son contexte naturel, des molécules aux écosystèmes. L’EMBL Grenoble se spécialise en recherche, services et développement d’instruments dans le domaine de la biologie structurale.
L'EMFL, des champs magnétiques extrêmes au service de la recherche
L'European Magnetic Field Laboratory (EMFL) a été fondé en 2015 et a reçu le statut de Landmark en mars 2016 lors de la présentation de la feuille de route de l'ESFRI à Amsterdam. L'EMFL fournit les champs les plus élevés possibles (à la fois continus et pulsés) à ses chercheurs. L'EMFL a pour mission d'unir, de coordonner et de renforcer les quatre laboratoires européens de champs magnétiques intenses existants - Dresden High Magnetic Field Laboratory (Allemagne), le Laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses de Grenoble et de Toulouse (France) et le High Magnetic Field Laboratory in Nijmegen (Pays-Bas) - au sein d'un seul organisme, en tant qu'une des principales infrastructures de ce type dans le monde.
L'IRAM, à la pointe de l'exploration de l'Univers
L'IRAM basé sur le domaine universitaire à Saint-Martin-d’Hères est un institut de recherche international dédié à l'étude de l'Univers en ondes millimétriques. Il joue un rôle clé dans l'exploration de la formation des étoiles et des galaxies, ainsi que dans la caractérisation des environnements interstellaires et des exoplanètes. Grâce à ses observatoires de pointe, notamment son réseau de 12 antennes constituant l’interféromètre NOEMA dans les Alpes françaises et le radiotélescope de 30 mètres dans la Sierra Nevada espagnole, l’IRAM développe des technologies avancées pour l'observation astronomique. Il forme la nouvelle génération de scientifiques et d’ingénieurs et encourage la collaboration interdisciplinaire pour relever les grands défis de l’astrophysique moderne. Organisation internationale fondée par le CNRS (France), la MPG (Allemagne) et l'IGN (Espagne), l'IRAM collabore avec des institutions du monde entier pour repousser les frontières de notre compréhension du cosmos.
Publié le 1 avril 2025
Mis à jour le 18 avril 2025
Mis à jour le 18 avril 2025
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Le projet GATES soutient la coopération avec l’EMBL, organisation intergouvernementale dédiée à la recherche fondamentale en biologie moléculaire ; l’EMFL, organisation européenne dédiée au développement et à l'exploitation d'installations de champs magnétiques intenses pour la recherche scientifique et l’IRAM, institut de recherche international spécialisé dans la radioastronomie aux longueurs d'onde millimétriques. Leurs liens avec l’UGA sont nombreux et s’illustrent par des programmes doctoraux, des protocoles d'accord et des projets de recherche conjoints. Pour répondre aux défis futurs, ces collaborations contribuent à des progrès dans des disciplines telles que l'astrophysique et physique des champs, la biophysique et bio-informatique, les sciences des matériaux ou encore la biologie intégrative.
Dans le cadre du projet GATES, un appel à candidatures annuel est ouvert pour des thèses co-dirigées. L’appel, précédemment IRGA, désormais intitulé GATES@UGA PhD, est ouvert et communiqué à l’automne aux laboratoires. Il permet à des binômes de chercheurs et chercheuses (UGA-Grand Instrument) de déposer un dossier de candidature composé d’un projet de recherche. Les résultats sont au printemps pour un démarrage de thèse au dernier trimestre.
Dans le cadre du projet GATES, un appel à candidatures annuel est ouvert pour des thèses co-dirigées. L’appel, précédemment IRGA, désormais intitulé GATES@UGA PhD, est ouvert et communiqué à l’automne aux laboratoires. Il permet à des binômes de chercheurs et chercheuses (UGA-Grand Instrument) de déposer un dossier de candidature composé d’un projet de recherche. Les résultats sont au printemps pour un démarrage de thèse au dernier trimestre.
Ce projet bénéficie d'une aide de l’État gérée par l'Agence nationale de la recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-22-EXES-0001.