Du microbiote fossile de Rio Tinto en Espagne à l’exploration de la vie martienne grâce à la nano-imagerie X multi-échelle

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le  24 juillet 2024
Figure : Fossiles de microorganismes de Rio Tinto, Espagne, observés par microscopie optique et vue correspondante de leur nanoimagerie 3D par laminographie à rayons X ptychographique (PyXL)
Figure : Fossiles de microorganismes de Rio Tinto, Espagne, observés par microscopie optique et vue correspondante de leur nanoimagerie 3D par laminographie à rayons X ptychographique (PyXL)
Une équipe internationale de scientifiques, soutenue par le projet IDEX-COOL, de l'Institut des sciences de la Terre (ISTerre - CNRS/IRD/UGA/UGE/USMB) de l'Université Grenoble Alpes, révèle une compréhension unique du microbiote fossile emblématique de Rio Tinto et ouvre de nouvelles voies pour étudier les premières traces de vie sur Terre et faciliter la recherche de vie sur Mars. Il fait la couverture de la revue Astrobiology du 18 juillet 2024.
Rio Tinto est une rivière en Espagne, aux eaux rougeâtres, exceptionnellement riches en fer et autres éléments lourds, et très acides. Elle revêt une grande importance en astrobiologie, car elle est considérée comme un analogue des terrains acides découverts par le rover Curiosity à Meridiani Planum, sur Mars. Cet environnement extrême abrite une variété surprenante de micro-organismes, qui ont également été fossilisés dans les terrains plus anciens de cette rivière. Comprendre la nature de ces micro-organismes et leur fossilisation dans un environnement aussi extrême, faciliterait la recherche de la vie sur Mars en permettant d'anticiper les difficultés liées à l'analyse des échantillons extraterrestres de retour.
 
Jusqu'à présent, aucune méthode ne permettait d'imager à l'échelle nanométrique les fossiles microbiens d’une roche sur des surfaces de quelques centaines de microns. L’équipe internationale de scientifiques soutenue par le projet IDEX-COOL, de l’ISTerre de l'Université de Grenoble Alpes, en collaboration avec des chercheurs du Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement (LGL-TPE – CNRS/ENS Lyon/Lyon 1/UJM), du synchrotron SLS (Source de lumière suisse), de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et de l'Université de Harvard, a combiné la laminographie à rayons X par ptychographie au SLS avec la nano-fluorescence à rayons X à l'ESRF (European Synchrotron Radiation Facility) et à Sirius (Source synchrotron brésilienne). Cette nano-imagerie 3D multi-échelle révèle des détails de nombreux spécimens, permettant de mieux comprendre leur nature, possibles métabolismes, interactions écologiques et processus de fossilisation.

Couverture de la revue Astrobiology juillet 2024
Couverture de la revue Astrobiology juillet 2024
Publié le  24 juillet 2024
Mis à jour le  25 juillet 2024