Des scientifiques de l'Institut des géosciences de l’environnement (IGE - CNRS/Inrae/IRD/UGA - Grenoble INP-UGA), en collaboration avec l’Université de Copenhague, le Service géologique national du Danemark et du Groenland (Copenhague, Danemark) ainsi que le Moss Land Marine Laboratories (San Jose, USA) ont publié une étude dans Nature Communications montrant les premiers signes d’affaiblissement des glaciers du nord du Groenland. En utilisant une large collection d’images satellites, les scientifiques ont calculé que ces dernières plateformes avaient perdu plus du tiers de leur volume.
Leur amincissement est en majeure partie dû à la hausse des températures océaniques environnantes provoquant la fonte des extensions flottantes des glaciers, qui s’écoulent depuis l’intérieur de la calotte pour venir s’échouer dans l’océan. C’est ce que viennent d’établir des scientifiques du CNRS1 et leurs collègues danois et américains, dans une étude paru le 7 novembre dans Nature Communications. Les glaciers de cette région étaient pourtant jusqu’à présent considérés comme stables, contrairement à d’autres zones plus sensibles de la calotte polaire qui ont commencé à se fragiliser dès le milieu des années 1980.
Localisées au nord du Groenland, ces plateformes jouent un rôle essentiel en agissant comme d’immenses "barrages" gelés, qui régulent la quantité de glace déversée dans l'océan. Leur fragilisation pourrait ainsi mener à une augmentation de la quantité de glace déversée dans l’océan et accélérer l’augmentation du niveau marin, alors que le Groenland est déjà responsable de 17 % de la hausse de niveau actuelle.
Ces résultats ont été obtenus via l’exploitation d’observations de terrain, d’images aéroportées et de données satellites, combinées à des modèles climatiques régionaux.
1 Travaillant à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE - CNRS/Inrae/IRD/UGA - Grenoble INP-UGA).
Publié le 10 novembre 2023
Mis à jour le 16 novembre 2023
Références
Rapid disintegration and weakening of ice shelves in North Greenland. R. Millan, et al. Nature Communications, le 7 novembre 2023. DOI : 10.1038/s41467-023-42198-2
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