Une analyse inédite révèle un déclin important des glaciers à l'échelle planétaire

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le  19 février 2025
Photo du glacier de Saint-Sorlin dans les alpes françaises, en net recul © B. Jourdain
Photo du glacier de Saint-Sorlin dans les alpes françaises, en net recul © B. Jourdain
Depuis l’an 2000, les glaciers du globe ont perdu 5% de leur volume initial et 273 milliards de tonnes de glace disparaissent chaque année, soit l’équivalent de 3 piscines olympiques par seconde. C’est ce que révèle l’analyse de l'évolution globale des glaciers (en dehors des calottes polaires en Antarctique et au Groenland) sur la période 2000-2023, basée pour la première fois, sur une combinaison de différentes méthodes de mesures de terrain et d’observations satellites.
Cette étude inédite a été réalisée par le consortium international Glambie[1], composé de 35 équipes de recherche comprenant plusieurs chercheurs et chercheuses du CNRS, du CNES, de l’INRAE et de l’IRD[2]. Ces conclusions sont parues le 19 février dans la revue Nature.

Les scientifiques ont également constaté un record de perte de masse glaciaire en 2022 et 2023 et révèlent que les Alpes et les Pyrénées ont perdu environ 40% de leur volume en moins d’un quart de siècle, faisant d’elles les régions du globe où la perte relative de glace est la plus importante.

La diversité et la complémentarité des méthodes utilisées[3] dans cette étude sont sources de données particulièrement fiables, permettant aux scientifiques de pouvoir désormais mener une surveillance accrue et plus régulière[4] de la fonte des glaciers. Ces résultats nourriront le prochain rapport du GIEC, prévu en 2029.
[1] Le consortium international Glacier Mass Balance Intercomparison Exercise, Glambie est une initiative de recherche coordonnée par le Service mondial de surveillance des glaciers (World Glacier Monitoring Service, WGMS), hébergé par l'Université de Zurich, en collaboration avec l'Université d'Edimbourg et Earthwave Ltd.
[2] Glambie implique notamment des scientifiques du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS - CNES/CNRS/IRD/UT3 – Paul Sabatier) et de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE - CNRS/INRAE/IRD/UGA)
[3] Les équipes françaises ont plus particulièrement contribué aux mesures de changement d’épaisseur des glaciers grâce aux images ASTER du satellite Terra et de changement de masse grâce aux données des satellites GRACE.
[4] La communauté scientifique ambitionne de mettre à jour les données sur les pertes de masse globale des glaciers tous les deux ans.
Publié le  19 février 2025
Mis à jour le  20 février 2025