Café sciences et citoyens : "Le CO2, déchet ou ressource ?"

Rencontre / Débat Culture scientifique et technique, Citoyenneté
le  3 décembre 2024Grenoble - Centre ville
Cette rencontre-débat, ouverte à toutes et tous, est organisée par les membres des Cafés "Sciences et citoyens" de l'agglomération grenobloise.
Le réchauffement climatique est principalement dû à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, dont le principal est le dioxyde de carbone (CO2). L’essentiel de la production anthropique de ce gaz est due à la combustion des combustibles fossiles, et une autre partie importante à d’autres processus chimiques, comme le chauffage du calcaire, la réduction des oxydes métalliques ou la pétrochimie.

Dans la mesure où il paraît difficile de se passer complètement de ces techniques, une possibilité pour éviter que le CO2 ne s’échappe dans l’atmosphère est de le capturer à la source. On peut ensuite soit le stocker définitivement sous terre, on parle alors de séquestration (CCS, carbon capture and storage), soit le transformer par des procédés électrochimiques en carburants liquides, ce qui réalise une boucle fermée et est une manière indirecte de transformer une énergie électrique décarbonée en hydrocarbures, utilisables par exemple pour les transports : on parle alors de capture et réutilisation (CCU, carbon capture and usage). Ces procédés ne sont envisageables qu’à la sortie d’installations industrielles où le CO2 est assez concentré.

Différents procédés de capture et de stockage ou de transformations ont été proposés. Ironiquement, le stockage souterrain du CO2 a été industriellement développé comme méthode pour extraire plus de pétrole ou de gaz des gisements en “poussant” les hydrocarbures par la pression du gaz, mais ces techniques peuvent être appliqués pour le stocker sous le sol. Il peut être aussi transformé en carburants synthétiques et devenir ainsi une source de carbone.

Cependant, ces procédés sont eux-mêmes gourmands en énergie et de nombreuses questions se posent à leur égard : sont-ils vraiment faisables techniquement et rentables économiquement ? Pour la séquestration, quels sont les risques de relargage sur le long terme ? Y a-t-il des pollutions chimiques associées ? Quelles quantités raisonnables de CO2 peut-on espérer capturer et/ou réutiliser par ces moyens ? 

Intervenants

  • Alban Chappaz, ingénieur chercheur en catalyse et procédés
  • Pascale Chenevier : chercheuse en science des matériaux
  • Laurent Duveau : professionnel dans la performance des actions de décarbonation industrielle
Modérateur : Emmanuel Borot (CSCAG)
Publié le  12 novembre 2024
Mis à jour le  12 novembre 2024