Les conférences

Cette séance proposera deux interventions distinctes :

"Habiter les fluctuations. Villages flottants sur les bords du Fleuve rouge aux marges de la métropole de Hanoï" - Thibault Cassagne.

Cette contribution s’intéressera aux marges fluviales d'Hanoï en prenant comme cas d’étude le village flottant de Bai Giua, l’un des établissements villageois qui ponctue les rives du Fleuve Rouge de la capitale vietnamienne. Dans un premier temps, il s’agira d’examiner ce mode d’habiter informel par le prisme des temporalités et des usages : fluctuations du fleuve, pulsations et influence de la ville, saisonnalité des cultures, flux migratoires… Dans un second temps, nous questionnerons la place du temporaire, du souple et du fragile dans une métropole planifiée du sud-est asiatique. Au-delà des aspects théoriques, nous débattrons également des conditions du maintien de ces agencements alternatifs pour une ville de Hanoi plus malléable et inclusive et de la possible contribution d’une approche rythmique aux réflexions des aménageurs locaux et internationaux qui commencent à s’intéresser à ces approches.

"Ménager les territoires et le vivant. Conciliation des rythmes urbains et des rythmes non humains dans la programmation urbaine", David Lucot.

L'intervention portera sur les pistes de conciliation des rythmes urbains et des rythmes non-humains. Il s'agira d’abord de comprendre les rythmes qui animent les villes, de distinguer les rythmes du milieu et ceux des individus, puis d’identifier les formes de désynchronisation qui existent entre les rythmes humains et ceux des autres vivants. On montrera notamment comment l'humanité, puis la ville comme habitat anthropique, ont développé des rythmes synthétiques, se désynchronisant progressivement des rythmes de leurs milieux. On s’interrogera sur les façons de retrouver une synchronie entre l'ensemble de ces rythmes, de repenser leurs articulations avant d’imaginer comment toutes les lignes, toutes ces manières de fluer peuvent cohabiter. Dans ce cadre, les outils à disposition des urbanistes seront questionnés afin d'envisager de nouvelles approches, pour sortir de la ville "anthroporythmée" et tenter d’en faire un habitat plus favorable au vivant humain et non-humain.

Les intervenants

Thibault Cassagne est architecte et doctorant en première année de thèse au laboratoire LRA rattaché à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Toulouse (ENSAT) en lien avec l’HAU à Hanoï. Sa recherche s'intéresse aux modes d’habiter les lisières fluviales de la métropole de Hanoï au Vietnam par le prisme des rythmes, des temporalités, des usages et de la malléabilité. Il s’intéresse notamment aux dynamiques des villages flottants du nord d'Hanoï qui se déploient de loin en loin le long du fleuve rouge et sont sans cesse repoussés au loin par l’urbanisation et les tentatives d’endiguement progressif.

David Lucot est doctorant et chef de projets dans l'agence de programmation urbaine A et cetera. Architecte de formation, puis spécialisé dans l'écologie et le paysage, il mène une thèse (Laboratoire LRA ENSA Toulouse & Laboratoire ESE AgroParisTech) autour de la prise en compte des rythmes du vivant dans nos manières de faire la ville. À travers une approche sensible, ses travaux de recherche ont vocation à transformer les outils de la fabrique urbaine pour une meilleure cohabitation entre vivant, humain et non-humain, ménager notre milieu pour le rendre plus propice à l'habitabilité.

Plus d'informations sur le site web de la MSH Alpes