10 lauréats du programme Fulbright pour renforcer la coopération scientifique franco-américaine à l’UGA

Recherche, International, Partenariats
le  30 septembre 2024
Giovanni Ghigliotti, Sophie Giffard-Roisin, Christophe Roncato Tounsi, Alice Bordes, Juliana Mazzucotelli, Davy Million, David E. Breen, Robin Kodner, Jennifer Laffick et Eseosa Omorogieva sont les lauréats et lauréates de la bourse Fulbright 2024 à l'UGA
Giovanni Ghigliotti, Sophie Giffard-Roisin, Christophe Roncato Tounsi, Alice Bordes, Juliana Mazzucotelli, Davy Million, David E. Breen, Robin Kodner, Jennifer Laffick et Eseosa Omorogieva sont les lauréats et lauréates de la bourse Fulbright 2024 à l'UGA.
L'UGA renforce son rayonnement international en rejoignant le prestigieux programme de recherche Fulbright. Pour la première année de son partenariat, 10 lauréats et lauréates auront l’opportunité de bénéficier de cette bourse de mobilité entre la France et les États-Unis afin de poursuivre leurs travaux de recherche et développer de nouvelles collaborations.
Faire progresser la connaissance et renforcer les liens entre les laboratoires de l’UGA et des USA, telle est l’ambition de la nouvelle convention de partenariat signée en 2023 entre l'Université Grenoble Alpes et Fulbright France.

Une convention qui a rapidement porté ses fruits avec la création de nouvelles bourses de recherche pour les chercheurs et chercheuses de l’UGA qui souhaitent se rendre dans une université ou un institut de recherche américain pour une mobilité de 3 à 12 mois.

Ce partenariat permet également d'accueillir des chercheurs, masterants ou doctorants américains souhaitant poursuivre leurs travaux de recherche à l'UGA.

En 2024,10 lauréats et lauréates vont bénéficier de cette collaboration exceptionnelle :
  • 4 scientifiques américains (2 chercheurs, 1 doctorante et 1 masterante) poseront leurs valises à Grenoble pour poursuivre leurs travaux de recherche au sein de nos laboratoires.
  • 6 scientifiques de l'UGA (3 doctorants et 3 chercheurs confirmés) s'envoleront vers les États-Unis pour approfondir leurs connaissances et développer de nouvelles collaborations.
Ce nombre de lauréats exceptionnel, témoigne du rayonnement et de la forte attractivité à l’international de l’UGA ainsi que du succès du partenariat dès sa première année de lancement.

Découvrez les lauréats Fulbright 2024-2025 de l’UGA

Giovanni Ghigliotti

Enseignant-chercheur UGA au Laboratoire de physique subatomique et cosmologie (LPSC - CNRS, UGA, Grenoble INP - UGA), il est accueilli au Massachussets Institute of Technology (MIT) pour des travaux relatifs au comportement de fluides à basse température, intéressants notamment dans le domaine du stockage de l’énergie.

« Depuis mon arrivée à l’UGA en 2014 j’ai développé, au Laboratoire des Écoulements Géophysiques et Industriels (LEGI - CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA) des approches de simulation numérique pour la prédiction du comportement des fluides, et en particulier en présence de sources de chaleur qui engendrent un changement de phase de liquide à vapeur.
Actuellement au LPSC, je m’intéresse à la fois à la compréhension fondamentale des phénomènes physiques en jeu et à leur application aux procédés industriels, en particulier dans le secteur de l’énergie : réacteurs nucléaires et stockage d’énergie sous forme de vecteurs énergétiques en phase liquide, tels que l’hydrogène.
Dans le cadre de mon projet Fulbright, je collabore avec des collègues du Département de Science et Ingénierie Nucléaire du Massachusetts Institute of Technology, qui s’intéressent aux fluides en ébullition, mais avec une approche expérimentale. Le projet vise à développer, grâce aux données issues des expériences, des modèles numériques prédictifs du comportement de fluides à basse température. Ces fluides, nommés cryogéniques, sont conservés dans des réservoirs à basse température, où ils entrent en ébullition sous l’effet du flux de chaleur en provenance de leur environnement. Ces fluides jouent un rôle important dans la transition énergétique, car ils permettent de stocker de l’énergie, comme dans le cas de l’hydrogène liquide, et permettent une meilleure exploitation des sources d’énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien, dont la production est intermittente.
Le projet Fulbright, grâce à la synergie entre simulations et expériences, vise aussi à expliquer les phénomènes physiques fondamentaux sous-jacents qui contrôlent le transfert thermique.
Une plus grande compréhension des phénomènes et l’établissement des modèles prédictifs permettront une meilleure planification et une meilleure utilisation du stockage d’énergie, contribuant ainsi à la transition énergétique. »

Sophie Giffard-Roisin

Enseignante-chercheuse IRD au sein du laboratoire Institut des Sciences de la Terre (ISTerre - CNRS, UGA, USMB, IRD, Université Gustave Eiffel), sa mission au sein de l’Observatoire Lamont de Columbia University aux USA consistera à développer des algorithmes d’apprentissage (IA) utiles pour augmenter les performances de nouvelles caméras de surveillance installées sur cet observatoire.

« La surveillance des volcans nécessite l'acquisition et le traitement automatiques de données en temps réel. Les volcans explosifs situés dans les zones de subduction émettent de la lave fragmentée dans l'atmosphère sous forme de panaches de cendres et de gaz. C'est le cas du volcan péruvien Sabancaya, actif en continu depuis 2016, qui menace les vallées voisines de nuages de cendres. À l'Observatoire Lamont (Columbia University, USA), une nouvelle génération de caméra de surveillance est en cours de développement. L'objectif de ce projet est de développer les algorithmes d'apprentissage (IA) nécessaires au traitement automatique des données acquises par ce nouveau capteur. Mon expérience en apprentissage automatique et en traitement d'images pour la surveillance des catastrophes naturelles sera mise au service de ce nouveau projet interdisciplinaire, sur lequel nous allons travailler entre février 2025 et février 2026. »

Christophe Roncato Tounsi

Maître de conférences UGA et membre du laboratoire Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (ILCEA4 – UGA), il s'intéresse aux questions socio-écologiques. Il mène actuellement un projet de recherche sur la mobilité active entre la France et la Californie. Grâce à la bourse Fulbright, il travaillera pendant cinq mois au sein du laboratoire California Center for Sustainable Communities de l’université de Californie à Los Angeles.

« En adoptant une approche sectorielle et en partant du constat que les scénarios de transition institutionnels français et californien sous-estiment les efforts à fournir pour repositionner les activités humaines entre un plafond environnemental et un plancher social seuls à même de garantir des conditions d’habitabilité justes et équitables pour le plus grand nombre, je propose d'évaluer le potentiel du vélo et du vélo à assistance électrique comme moyen rapide et efficace de réduire l'empreinte environnementale du secteur du transport. Mon projet, dont le versant états-unien est financé par la Commission Franco-Américaine Fulbright, se déroule en deux temps et dans deux aires géographiques : la France (2024) et la Californie (2025). Je m'intéresse spécifiquement aux déplacements longues distances (i.e. + de 5 kilomètres) effectués dans le cadre de la mobilité quotidienne en évaluant le potentiel de substitution du véhicule individuel à moteur thermique.
Informé par toute la littérature sur l’Anthropocène, l’économie du donut, les Decent Living Standards, les corridors de consommation et de sobriété, ce projet a pour objectif de caractériser des modes de vie réellement soutenables et de faire émerger des trajectoires sociétales souhaitables et équitables. Il s’agit de réfléchir aux partages des « ressources » dans un monde contraint et d’explorer à l’échelle territoriale les pratiques comportementales et les politiques publiques qui, pour certaines, sont d’ores et déjà alignées sur les objectifs environnementaux tels que définit dans les scénarios de transition institutionnels. »

Alice Bordes

Doctorante UGA en écologie quantitative au sein du Laboratoire écosystèmes et sociétés en montagne (LESSEM - UGA, INRAE, OSUG) durant sa mission à l’University of Central Florida, elle développera des méthodes numériques pour analyser et quantifier l’impact des activités touristiques hivernales sur les populations de Tétras lyres dans les domaines skiables des Alpes du Nord.

« Mes recherches se concentrent sur la compréhension des mécanismes qui sous-tendent les réponses de la faune sauvage aux changements environnementaux et aux perturbations anthropiques. Mon doctorat consiste à analyser les effets de ces facteurs de stress sur la survie et le comportement des populations de Tétras-lyre. Cet oiseau, emblématique des écosystèmes de montagne, habite les milieux semi-ouverts en lisière de forêt où se concentrent la plupart des activités récréatives hivernales de plein air. Cette cohabitation se fait souvent au détriment de la faune, dont les schémas d’utilisation de l’espace sont généralement mal connus. Il est donc essentiel de caractériser les stratégies de déplacement du Tétras lyre, par l’analyse des données GPS de plus de 200 Tétras lyres équipés dans les grands domaines skiables des Alpes du Nord. Dans ce contexte, ma collaboration avec le Dr. C. Fleming de l'University of Central Florida (Orlando, USA) visera à développer des méthodes numériques pour analyser et quantifier l'impact de différents types de perturbations sur les mouvements de la faune. »

Juliana Mazzucotelli

Doctorante UGA en géographie au sein de laboratoire de sciences sociale PACTE (UGA, CNRS, Sciences Po Grenoble – UGA), elle mène une étude comparative de l’inégalité environnementale dans le cadre du changement global et s’intéresse notamment à l'adaptation au stress hydrique dans les villes de Los Angeles et du Cap. Elle sera accueillie à l’University of California Los Angeles pour effectuer son second travail de terrain et récolter des données.

« Dans le cadre de mon doctorat débuté en septembre 2023, mon parcours de recherche comprend un travail de terrain à Los Angeles en janvier 2025, soutenu par la commission Fulbright. Durant cette période, je serai accueillie en tant que visiting scholar au département de géographie de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).Ce projet explore l'intersection entre les défis socio-environnementaux et les problèmes de rareté de l'eau auxquels sont confrontées les villes du Cap (Afrique du Sud) et de Los Angeles (États-Unis). Je m'intéresse aux mesures de conservation de l'eau et à leurs implications sur les inégalités sociales. Dans un contexte de changement global, le risque hydro-climatique exacerbe les inégalités entre celles et ceux qui disposent des ressources nécessaires pour s'adapter aux pénuries d'eau et celles et ceux qui en sont dépourvus.
À Los Angeles et au Cap, les populations aisées développent un répertoire d'actions et de discours autour de l'accès à l'eau et de son contrôle, transformant les paysages résidentiels de la ville et modifiant les réseaux d'approvisionnement en eau à l'échelle métropolitaine. Étant donné que plus de la moitié de la consommation domestique d'eau dans ces quartiers est liée aux pratiques paysagères, j'examine l'évolution vers des alternatives dites durables, telles que l’utilisation de plantes endémiques et l'émergence de designs « water-wise » comme solutions économes en eau.
Ce travail de terrain à Los Angeles me permettra de recueillir des données empiriques à comparer avec celles collectées au Cap au printemps 2024. Ces deux villes, bien que marquées par des sécheresses récurrentes et une forte ségrégation socio-raciale, offrent des contextes différents pour étudier l'influence de la crise hydrologique sur la transformation des pratiques. Cette comparaison s'inscrit dans l'approche épistémologique du "Southern Turn", dont l’objectif est d’analyser des processus urbains en dépassant la division Nord/Sud.
Un aspect innovant de mon travail est son focus sur les quartiers aisés, une approche non conventionnelle en écologie politique. Pour étudier les pratiques hydriques des élites, je sélectionne plusieurs quartiers dans lesquels je mène des observations participantes des lieux de création de ces normes et des entretiens avec divers acteurs impliqués dans la transformation des paysages résidentiels (résidents, acteurs publics, paysagistes, travailleurs employés à l’entretien des jardins). J'expérimente par ailleurs une méthode innovante d'analyse ethnobotanique urbaine, qui vise à créer, avec mes enquêtés, un herbier des plantes présentes dans ces quartiers. Cette méthode permet de comprendre, dans une dimension relationnelle et sensible, comment ces paysages sont construits et perçus, et quel rôle joue l'économie d'eau dans cette construction. »

Davy Million

Doctorant UGA et membre du laboratoire Techniques of Informatics and Microelectronics for integrated systems Architecture (TIMA – UGA, Grenoble INP – UGA, CNRS) son séjour à l’University of California Santa Barbara lui permettra d’enrichir le projet américain OpenPiton qui permet à plusieurs types de processeurs d’opérer ensemble.

« Au cours des dernières décennies, la conception de microprocesseurs et de leur système mémoire est devenue une technologie essentielle et critique. De puissants microprocesseurs sont utilisés dans tous les domaines, des smartphones aux ordinateurs portables en passant par les serveurs des centres de données. Auparavant, les microprocesseurs étaient implémentés sur un seul morceau de silicium appelé die (ou puce). Toutefois, ces dernières années, nous avons assisté à une évolution vers des processeurs construits en empilant plusieurs dies, appelées chiplets (ou ensemble de « pucette »), à l'aide d'une technologie appelée intégration 2.5D ou 3D. L'expertise nécessaire au développement de processeurs hautes performances est fortement centralisée et basée sur des technologies propriétaires, concentrées au sein de quelques grandes multinationales telles qu'Intel, ARM, NVIDIA et AMD, qui contrôlent la quasi-totalité des parts de marché. La nature fermée de ces technologies entraîne des inégalités mondiales en termes d'opportunités et de richesses. À long terme, cette approche fermée limite l'innovation, puisque la communauté des chercheurs et des universitaires possède un accès limité à ces technologies de pointe. Dans les années 1980, le monde du logiciel a connu une situation similaire où les systèmes d'exploitation étaient propriétaires. C’est alors que s’est produite une révolution « Open-Source » du développement logiciel, qui a donné naissance au système d'exploitation Linux et à une pléthore de logiciels associés. Ici, Open-Source signifie que le code source d’un logiciel est utilisable librement. Cela permet aux développeurs du monde entier de collaborer efficacement, en exploitant la créativité et l'inventivité des esprits les plus brillants de la planète. En particulier, cela est possible car les contributeurs n'ont pas à se préoccuper de négocier des licences. Il y a une dizaine d'années, le monde de la conception de processeurs a également entamé une révolution Open-Source et il existe aujourd'hui une communauté dynamique et grandissante, avec des centaines de projets en cours de développement.
Dans le cadre de ma thèse, je mène un projet de recherche sur les architectures de calcul multi-cœurs hétérogènes Open-Source, partitionnées en chiplet. Cette thèse est supervisée par César Fuguet et Adrian Evans (CEA-List, Grenoble) et co-dirigée par Frédéric Pétrot (Laboratoire TIMA, Techniques de l'Informatique et de la Microélectronique pour l'Architecture des systèmes intégrés) et Jonathan Balkind (Université de Californie à Santa Barbara, UCSB). Dans la communauté du matériel Open-Source, Jonathan Balkind est un contributeur reconnu via son projet de recherche OpenPiton. Ce projet permet à plusieurs types de processeurs d’opérer ensemble, au sein d’une même mémoire partagée. Au mois de Septembre 2024 et pour une durée de 6 mois, je rejoindrai le laboratoire de Jonathan (ArchLab) au sein de l’Université de Californie à Santa Barbara (UCSB). Ce séjour me permettra d’ajouter une fonctionnalité majeure à OpenPiton qui concerne le partitionnement de cette architecture multi-cœur en chiplets. Cette fonctionnalité constitue un des points critiques de ma thèse et nécessite de travailler en tandem avec Jonathan. Par ailleurs, ce séjour de recherche me permettra également d'établir des liens avec d'autres chercheurs d'ArchLab, d'encadrer ses étudiants sur des sujets exploratoires en lien avec la thèse et enfin, plus généralement, de découvrir le fonctionnement de la recherche nord-américaine. »

David E. Breen

Chercheur en informatique à Drexel University, il sera accueilli à l’Université Grenoble Alpes dans le laboratoire Elan (Inria Grenoble Alpes) pour développer un logiciel de simulation du comportement d'auto-pliage des étoffes tricotées.

La bourse Fulbright permettra au Dr David Breen, fort de ses connaissances et de son expérience dans le domaine du textile, de rejoindre le laboratoire Elan de l'Université de Grenoble Alpes, reconnu pour son expertise dans la modélisation de la mécanique et de la friction des fils, des tissus et des cheveux. L’objectif sera de développer un système logiciel capable de simuler le comportement d'auto-pliage des étoffes tricotées à méso-échelle. Les connaissances spécifiques découvertes dans le cadre du projet auront un impact dans plusieurs domaines d'application des textiles intelligents, notamment la médecine, l'architecture et dans la réalisation de vêtements de pointe. David E. Breen est professeur d'informatique au College of Computing & Informatics de l'université Drexel. Il a occupé des postes de chercheur aux États-Unis et en Allemagne. Ses travaux portent sur la modélisation et la conception de textiles, l'informatique biomédicale, la modélisation géométrique et les algorithmes d'auto-organisation bio-inspirés.

Robin Kodner

Chercheur au sein de la Western Washington University, il étudie l'impact du réchauffement climatique sur la prolifération d'algues dans les neiges et les glaciers, et comment cela accélère la fonte des glaces. Il a lancé le projet Living Snow pour collecter des données sur ces algues grâce à des bénévoles pratiquant des activités de plein air. Durant son séjour à l’Université Grenoble Alpes il souhaite déployer le projet Living Snow à l'Europe en coordination avec le projet homologue français ALPALGA.

« Le réchauffement climatique menace gravement la neige, la glace et les glaciers dans le monde entier. La disparition des habitats de la cryosphère a des répercussions sur des environnements qui vont bien au-delà des milieux alpins et polaires, car la neige et la glace jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et constituent une importante ressource en eau douce pour de nombreuses communautés à travers le monde. Les milieux de neige et de glace voient proliférer des algues au printemps et en été, qui colorent la neige en rouge ou en rose à cause des pigments des algues. Lorsque les algues fleurissent dans la neige, la forte concentration de biomasse assombrit les champs de neige et augmente le taux de fonte de la neige et des glaciers. Il a été suggéré que les proliférations d'algues dans la neige s'aggravent en raison du réchauffement climatique ; cependant, il existe très peu de données permettant d'évaluer les changements dans les proliférations d'algues dans la neige dans l'espace et dans le temps, et les archives historiques sont rares. En outre, des questions fondamentales restent en suspens concernant la formation des efflorescences, la dispersion des algues de la neige et de la glace dans le monde entier et la manière dont leur cycle de vie est lié à l'habitat de la neige et à la dynamique saisonnière.
Pour répondre à ces questions importantes, nous avons besoin de grands ensembles de données comprenant des observations et des échantillons des vastes et divers paysages alpins et polaires du monde entier au fil du temps. En réponse à ce défi, j'ai lancé le Living Snow Project en 2017, un programme scientifique soutenu par la communauté ("science citoyenne") visant à engager des bénévoles de la communauté des loisirs de plein air pour aider les scientifiques à générer des ensembles de données d'observation robustes. Les bénévoles du Living Snow Project (LSP) aident à étudier les algues des neiges et à suivre les changements au fil du temps en faisant des observations sur les efflorescences d'algues des neiges lorsqu'ils pratiquent des activités de loisirs dans les Alpes à l'aide d'une application et en recueillant des échantillons pour l'analyse de l'ADN. Le LSP a désormais constitué l'ensemble de données le plus complet au monde d'observations et d'échantillons d'algues des neiges en Amérique du Nord (près de 1000 échantillons de 2017 à 2024), et nous venons tout juste de commencer à exploiter le potentiel de ce programme.
Mon projet à l’UGA, en collaboration avec Éric Marechal, consistera à étendre le projet Living Snow à l'Europe en coordination avec le projet ALPALGA, dirigé par M. Marechal. Nous développerons de nouveaux partenariats et systèmes pour permettre au programme de fonctionner en France et dans d'autres pays européens, et nous évaluerons les opportunités et les défis de la gestion d'un programme scientifique communautaire à l'échelle internationale. »

Jennifer Laffick

Doctorante de la Southern Methodist University. Elle viendra à l’Université Grenoble Alpes au sein du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARAH - CNRS, Université Lumière-Lyon 2, Université Jean Moulin-Lyon 3, UGA, ENS de Lyon) pour développer son travail de recherche axé sur la carrière du peintre français Benjamin Rolland, un ancien esclave des Caraïbes devenu figure importante du néoclassicisme français, en se concentrant sur son rôle de conservateur de musée à Grenoble et sur ses stratégies pour rendre l'art accessible au public.

Jennifer Laffick est doctorante en histoire de l'art à la Southern Methodist University de Dallas, au Texas, où elle a commencé à travailler sur sa thèse intitulée " Courants atlantiques du néoclassicisme : Peinture française et pouvoir au début du XIXe siècle". Ce projet explore la nature et la diffusion transatlantiques de la peinture néoclassique française entre 1789 et 1830, une période marquée par l'évolution des pouvoirs politiques et impériaux des deux côtés de l'Atlantique. Pendant les dix mois de sa bourse Fulbright, Jennifer Laffick mènera des recherches sur l'une des figures centrales de sa thèse, le peintre Benjamin Rolland. Né esclave dans la colonie française de la Guadeloupe dans les Caraïbes, il a été affranchi et, après s'être installé en France, a connu un grand succès en tant que peintre et a évolué dans les cercles politiques et artistiques de l'élite en France et en Italie. Pendant près de quarante ans, Benjamin Rolland a vécu à Grenoble, où il a été conservateur du musée de Grenoble et directeur de l'École de dessin de 1817 à 1853. Malgré sa biographie exceptionnelle et sa carrière prospère, il n'a pas encore fait l'objet d'études approfondies. Afin de mieux comprendre sa vie et son œuvre, Jennifer Laffick entreprendra des recherches dans les archives et les institutions artistiques de Grenoble et d’autres régions de France. Forte de son intérêt et de son expérience en muséologie, elle analysera également les stratégies de conservation mises en place par Benjamin Rolland pour rendre l'art accessible au public de la région Auvergne-Rhône-Alpes tout au long de la première moitié du dix-neuvième siècle. Pendant son séjour à l'UGA, elle travaillera aux côtés de Marlen Schneider, spécialiste de la peinture française du long XVIIIe siècle, et rejoindra le groupe de recherche LARHRA (Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes).

Eseosa Omorogieva

Étudiante de Master en cybersécurité à l’University of California Davis, elle intégrera l’Université Grenoble Alpes pour un cursus de deux ans qui lui permettra de mener des recherches sur la sécurité de l'intelligence artificielle et la protection de la vie privée numérique.

« En tant qu'étudiante Fulbright, je vais poursuivre mon master en cybersécurité à l'Université Grenoble Alpes. Au cours de la première année de mon master, je suivrai le programme de master conjoint de l'UGA et de l'Ensimag appelé MoSIG (Master of Science in Informatics at Grenoble) où je travaillerai avec une cohorte d’étudiants internationaux et français pour approfondir notre compréhension des principes fondamentaux de l'informatique. En deuxième année, je me spécialiserai dans la cybersécurité et je mènerai des recherches sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA) ainsi que sur les moyens de donner aux utilisateurs individuels les moyens de protéger leur vie privée dans l'espace numérique. J'ai l'intention de profiter de cette opportunité pour enrichir mes expériences académiques et professionnelles et contribuer à la recherche sur les pratiques mondiales en matière de cybersécurité dans l'espoir de rendre l'espace numérique plus sûr pour tous. »
Publié le  30 septembre 2024
Mis à jour le  5 novembre 2024