Une rentrée sous le signe de la transformation écologique à l’UGA

Rentrée
le  9 octobre 2024
Yassine Lakhnech, président de l’UGA et Sabine Lavorel, vice-présidente à la Transformation écologique de l’UGA, et les étudiants de la Convention pour la transition des établissements du supérieur, lors de la signature de l'Accord de Grenoble le 12 sept.
Yassine Lakhnech, président de l’UGA et Sabine Lavorel, vice-présidente à la Transformation écologique de l’UGA, et les étudiants de la Convention pour la transition des établissements du supérieur, lors de la signature de l'Accord de Grenoble le 12 sept.
Interview de Sabine Lavorel, Vice-présidente en charge de la Transformation écologique de l’UGA.

En cette rentrée 2024, le président de l'UGA a signé l'Accord de Grenoble lors de l'événement de rentrée Start UGA le 12 septembre dernier. En quoi cette signature est importante et marque une étape dans la politique environnementale de l'université ?

L’Accord de Grenoble a pour objectif d’accélérer la transition socio-écologique de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), en proposant aux universités volontaires de prendre un certain nombre d’engagements en la matière : sensibiliser et former la communauté étudiante et les personnels aux enjeux soulevés par l’urgence climatique et environnementale, réduire les impacts environnementaux de l’établissement, renforcer ses politiques sociales… Cet accord est porté par des étudiants et étudiantes au sein de la Convention pour la transition des établissements du supérieur (CTES).

La signature de l’Accord de Grenoble par le Président de l’UGA lors de la journée de rentrée est donc doublement emblématique. Elle manifeste en effet publiquement et de manière solennelle la priorité donnée à la transformation écologique de notre université, en la traduisant en 75 engagements concrets. Elle répond par ailleurs à un enjeu majeur pour moi : impliquer plus largement les étudiants et étudiantes, en plus des personnels, dans la politique de l’établissement en matière de transition écologique. Je souhaite notamment développer la sensibilisation, la formation et la participation étudiante dans ce domaine. C’est précisément pour cela qu’une Convention citoyenne étudiante se tiendra à l’UGA, sur un rythme annuel, à partir de 2025-2026. Elle permettra à notre communauté étudiante de s’informer, de débattre sur un thème déterminé et de proposer des actions structurantes, dont la mise en œuvre fera ensuite l’objet d’un suivi.

Parmi les 75 actions pour le climat et la biodiversité dans lesquelles s'engage l'UGA dans le cadre de l'Accord de Grenoble, lesquelles vous paraissent prioritaires à mettre en œuvre en 2024-2025 ?

Plusieurs engagements pris par l’UGA dans le cadre de l’Accord de Grenoble correspondent en fait à des actions déjà en cours dans notre établissement. Je pense notamment à l’adoption du Schéma directeur RSE (en 2021), à la mise en place de dispositifs de sensibilisation aux enjeux socio-environnementaux pour les étudiant.es et les personnels, au déploiement d’une politique de lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles ou encore, sur d’autres plans, à la réalisation de bilans annuels d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et à la mise en place d’actions structurantes pour la protection de la biodiversité (le campus de St Martin d’Hères est le plus grand refuge LPO de l’Isère en superficie, labellisé depuis 2021).
Les autres engagements pris par l’UGA répondent pleinement à la feuille de route adoptée par la vice-présidence Transformation écologique en juillet dernier. Parmi mes priorités figurent notamment la mise en place de la Formation TEDS, Transition écologique pour un développement soutenable, que l’ensemble de nos étudiants et étudiantes de 1er cycle devront obligatoirement suivre à partir de 2025-2026. L'enjeu est crucial : il s'agit de faire comprendre la réalité et les causes de l'urgence écologique, à une époque où la vérité scientifique est malheureusement trop souvent remise en cause, et de former des citoyens et citoyennes qui soient en mesure de se positionner de manière éclairée face aux différentes solutions proposées pour faire face aux défis socio-environnementaux.
Une autre de mes priorités est de renforcer les initiatives de réduction de l’empreinte carbone de l’UGA (par l’adoption du plan de transition de l’UGA, la généralisation des bilans GES et l’élaboration de plans d’actions au niveau des composantes, des laboratoires et des services) tout comme les dispositifs de réduction de son empreinte environnementale (prévention des déchets, mise en place d’une ressourcerie…).
Enfin, en plus de la Convention citoyenne étudiante que j’évoquais précédemment, deux autres instances devraient voir le jour à l’UGA en 2025-2026. Le Conseil de la Transformation écologique, qui réunira des personnels de l’UGA et sera chargé de faire des recommandations et d’en assurer le suivi, deviendra l’un des piliers de la nouvelle gouvernance de la transformation écologique de notre université. Et l’Institut interdisciplinaire de la Transition écologique devrait permettre de créer de nouvelles synergies et de renforcer la visibilité et les partenariats de l’UGA en matière de recherche, formation, valorisation, expertise et projets science-société dans ce domaine.

L'UGA c'est la formation mais aussi la recherche, comment souhaitez-vous travailler avec les laboratoires pour les aider à réduire leur impact environnemental ?

Sur les 72 laboratoires de recherche de l’UGA, près d’une quarantaine sont déjà engagés dans la réduction de leurs impacts environnementaux et climatiques. Sur l’année 2025, nous souhaitons accompagner les autres laboratoires dans la réalisation de leur bilan d’émission de GES et l’adoption de plans d’action impliquant l’ensemble des membres des unités de recherche concernées, de manière à assurer la participation et l’adhésion du plus grand nombre aux objectifs de transition écologique qui seront ainsi priorisés. Les leviers d’action sont en effet très différents d’un laboratoire à un autre : pour certains, la réduction de leur impact climatique passe prioritairement par la réduction de leurs achats, le réemploi et la mutualisation de leurs équipements, tandis que pour d’autres, elle implique avant tout de repenser leur politique de déplacements et de missions.
Je souhaite également que nous développions rapidement un indicateur d’impact environnemental qui soit utilisé, à l’avenir, lors de chaque appel à projets porté par l’UGA : l’empreinte carbone et, plus largement, environnementale des projets proposés constituera alors un critère de sélection de ces projets et pourrait permettre, je l’espère, de systématiser la réflexion sur le développement d’une recherche éco-responsable.

Globalement, quels vont être vos leviers d'action pour réduire l'empreinte environnementale de l'UGA à court, moyen et long terme ?

À court terme, nous allons continuer à bénéficier des effets des projets engagés ces dernières années en matière de rénovation des bâtiments et de raccordement au chauffage urbain ; ces travaux, qui se poursuivent, ont d’ores et déjà permis de réduire de 28% les émissions de GES lié au poste chauffage de l’UGA par rapport à 2019. De manière similaire, la politique de protection de la biodiversité sur le campus de St Martin d’Hères, que je m’engage à intensifier, est le fruit d’un engagement constant des services de l’UGA en faveur d’un aménagement raisonné du campus qui a permis de préserver de larges zones où évoluent aujourd’hui plusieurs espèces par ailleurs menacées. Pour revenir sur l’empreinte carbone de l’UGA, les émissions de GES de l’UGA sont essentiellement liées aux achats (58%) et aux mobilités (24%). Nos leviers d’action principaux à court terme sont donc clairement identifiés. Le travail déjà engagé en faveur d’une stratégie d’achats responsables et l’adoption prochaine du plan de mobilité de l’UGA permettront de renforcer la transformation en cours de nos modes de consommation et de déplacement. Cette année, l’UGA est arrivée à la 6ème place de la catégorie « métropoles » lors du Challenge mobilité de juin 2024. Gageons que nous ferons encore mieux l’année prochaine !
Sur le moyen terme, la pérennité et la consolidation de nos actions seront assurées par l’actualisation, chaque année, du plan de transition de l’UGA, dont la première édition est actuellement en cours d’élaboration sous l’égide de la Mission RSE. Ce plan, qui a une visée très opérationnelle, déterminera les actions concrètes à mettre en œuvre pour respecter la trajectoire de réduction des émissions de GES que l’UGA s’est fixée (-35% en 2030 par rapport aux émissions de 2019).
Enfin, sur le plus long terme, j’espère que les campagnes de sensibilisation et de formation, qui seront prochainement renforcées par la mise en place de nouvelles formations pour notre communauté étudiante et nos personnels, contribueront à la prise de conscience de l’urgence environnementale et à l’accélération des changements de comportement. En parallèle, le renforcement de la gouvernance en matière de transformation écologique permettra d’assurer la participation des personnels et des usagers, et de favoriser l’élaboration concertée de mesures qui seront contraignantes dans notre quotidien mais dont la mise en œuvre est nécessaire si l’on veut vraiment être, individuellement et collectivement, à la hauteur des enjeux.

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Publié le  9 octobre 2024
Mis à jour le  22 octobre 2024