Les années 90

La question de l’ « open » est posée dans les années 90 par Richard Stallman, notamment dans le domaine de l’informatique et des logiciels libres. Véritable opposant aux logiciels propriétaires [1] il crée la licence GPL (General Public Licence) dont le principe est de laisser libres et exploitables les travaux de chacun à la communauté des développeurs.

Le principe de propriété est de ce fait remis en cause car l’utilisateur devient libre de disposer du logiciel comme il le souhaite, de le modifier ou de le compléter.

C’est ainsi que la question du libre, du partage et de la mutualisation se diffuse jusque dans le monde de l’éducation. On parle alors d’open education, mouvement dont l’objectif est de rendre l’éducation universelle. Les ressources éducatives libres s’inscrivent dans cette démarche.

L'UNESCO donne le pouvoir aux apprenants avec une nouvelle définition des REL

La définition du « libre » a été reprise et développée par d'autres acteurs de l'éducation, notamment par l’UNESCO en 2002 et par la Commission Européenne. Ces organisations ont joué un rôle important dans la promotion des REL et la création de programmes pour les soutenir.
L’UNESCO, souhaitant faire progresser les connaissances et la pratique dans le développement durable, l’éducation pour tous et offrir un accès plus ouvert aux connaissances, définit les REL ainsi :

Les enjeux pour l’enseignement supérieur

Le libre devient alors un véritable enjeu pour l'enseignement supérieur, jusque-là contraint et guidé par les classiques ouvrages papiers payants, parfois vite dépassés et au coût élevé pour a communauté universitaire. Nous citerons ici, trois objectifs majeurs des REL :

• Accès à l’éducation : généralement gratuites et accessibles en ligne, les REL contribuent à réduire les barrières à l'accès à l'éducation, indépendamment de la situation financière ou géographique des étudiants.
• Flexibilité : elles peuvent être utilisées de manière flexible pour s'adapter aux besoins des étudiants et des enseignants.
• Collaboratives et innovantes : elles peuvent être partagées et modifiées librement, ce qui encourage la collaboration entre les enseignants et les étudiants. Cela peut également permettre aux enseignants de travailler ensemble pour créer des cours, des exercices ou des activités interactives.

L’essor du numérique

Favorisées par internet et l’essor du numérique, les REL s’inscrivent dans un mouvement mondial du logiciel open source, des données ouvertes et du libre accès. Le numérique a rendu techniquement possible le partage et la mise en commun mais il peut, encore aujourd’hui, faire peur et créer des inégalités. Ainsi nous pouvons nous demander comment utiliser plus efficacement le numérique pour permettre un meilleur partage des communs.
 

Les 4R selon David Wiley en 2007 et l’ajout d’un cinquième « R » en 2014

David Wiley a présenté, en 2007, le cadre des 4R pour définir une REL. Les 4R sont quatre caractéristiques qui déterminent le caractère libre ou non d’une ressource éducative. Elles sont nommées ainsi parce que leur formulation originale en anglais était composée de 4 mots débutant par la lettre R : retain (retenir), reuse (réutiliser), revise (réviser), remix (remixer).
En 2014, devant la problématique de nombreux éditeurs de REL d’accéder facilement à une ressource, il décide d’ajouter un cinquième « R » : Redistribuer.

Voici ce qu’il dit :

[1] L’idée de logiciel propriétaire est opposée à la notion de logiciel libre. Celui-ci limite ou interdit la reproduction, la distribution et/ou la modification. L’autorisation d’accomplir de telles tâches est détenue par la personne morale ou physique qui est propriétaire du logiciel et qui détient les droits d’auteur correspondants.